Nous sommes en mai 1897 et depuis deux ans le « Bazar de la Charité », premier grand magasin de l’histoire, réunis chaque année, des œuvres de bienfaisances.
Des femmes de la bonne société viennent y vendre dentelles et rubans au profit des plus pauvres. Le marché est installé dans un hangar de bois située rue Jean Goujon. C’est le 4 mai à 4h25 que le drame a lieu. Des flammes jaillissent de la cabine du cinématographe, alors que plus de 1200 personnes déambulent dans un décor de carton pâte, de tentures et de rideaux. Le feu se propage à toute vitesse provoquant une gigantesque panique. Rien n’a été prévu pour la sécurité et tous cherchent à fuir. Les hommes se précipitent et certains n’hésitent pas à frapper avec le pommeau de leurs cannes pour arriver à passer les premiers. Les femmes sont handicapées par leurs robes et l’amas de jupons qui les composent. Dans cette immense panique, les enfants sont piétinés par la foule.
Le bilan de cent vingt six victimes dont la duchesse d’Alençon, la sœur de Sissi et de deux cent cinquante blessés graves plonge la capitale dans la consternation. Les corps gravement brûlés, ne sont pas identifiables et c’est la première fois dans l’histoire des catastrophes que l’on utilise la technique de reconnaissance dentaire. Tout au long de la journée les Parisiens se répètent des histoires de bravoure, de sacrifice et de solidarité.
Le 8 mai, c’est la ville toute entière qui est en deuil et une messe solennelle est célébrée à Notre-Dame en mémoire des victimes. Pour commémorer ce qui restera, pour longtemps, comme le plus grand incendie mortelle de la capitale, une souscription est ouverte pour acheter le terrain ou a eu lieu l’incendie et édifier une chapelle. La construction sera terminée trois ans plus tard.
Classée au titre des monuments historiques, aujourd’hui, elle appartient à l’association Mémorial du Bazar de la Charité composée de descendants des victimes de l’incendie.
La rédaction Le Funéraire
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